Les conséquences mortelles des phénomènes météorologiques extrêmes en Europe depuis 1980

Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les tempêtes et les vagues, ont été à l’origine de nombreuses victimes, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). Face à ce bilan alarmant, il est urgent de passer d’une logique de réponse à une logique de préparation et d’adaptation face aux risques climatiques.

Les vagues de chaleur, les plus meurtrières et les plus coûteuses

Selon les dernières données publiées par l’AEE dans son rapport et sur son nouveau portail en ligne qui rassemble des informations récentes sur l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes, les vagues de chaleur sont responsables de 81 % des décès et de 15 % des pertes financières en Europe entre 1980 et 2021. Les vagues de chaleur ont été particulièrement meurtrières en 2003, 2010 et 2022, avec respectivement 70 000, 56 000 et 53 000 morts supplémentaires par rapport à la moyenne mensuelle des années précédentes. L’Espagne a enregistré plus de 4 600 décès liés à la chaleur extrême en juin, juillet et août 2022.

Voici une vidéo relatant ces faits :

L’Europe doit prendre des mesures pour protéger sa population vieillissante, particulièrement sensible à la chaleur extrême, a souligné l’AEE. La modélisation climatique a prédit des vagues de chaleur plus longues, plus intenses et plus fréquentes.

Les inondations et les feux de forêt, des risques croissants

Les inondations sont le deuxième type de phénomène météorologique extrême le plus coûteux en Europe entre 1980 et 2021, avec 24 % des pertes financières totales. Les inondations ont également causé 14 % des décès liés aux phénomènes météorologiques extrêmes sur la même période. L’année 2021 a été marquée par des inondations dévastatrices en Allemagne et en Belgique, qui ont entraîné des pertes économiques de près de 50 milliards d’euros.

Les feux de forêt sont un autre risque croissant en Europe, lié au changement climatique causé par l’homme. L’AEE a estimé que le changement climatique a augmenté le risque de sécheresse de cinq à six fois en 2022, une année où les feux de forêt ont ravagé deux fois plus de territoire qu’au cours des années précédentes. Les feux de forêt peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour l’agriculture, la biodiversité et la qualité de l’air.

Se préparer et s’adapter face aux risques climatiques

Pour prévenir d’autres pertes humaines et économiques liées aux phénomènes météorologiques extrêmes, l’AEE a appelé à une action urgente pour renforcer la résilience des sociétés européennes face aux risques climatiques. « Nous devons passer d’une logique de réponse aux événements météorologiques extrêmes à une logique de préparation proactive à ces événements », a déclaré l’experte de l’AEE, Aleksandra Kazmierczak. Elle a souligné la nécessité de mettre en œuvre des mesures d’adaptation, telles que le changement de variétés de cultures, le changement de dates de semis et l’adaptation des pratiques d’irrigation pour les agriculteurs, ou encore la mise en place de systèmes d’alerte précoce, de plans d’urgence et de mesures de protection pour les populations exposées.

L’AEE a également plaidé pour une réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui sont à l’origine du réchauffement climatique et de l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Selon les scénarios scientifiques, les pertes économiques liées aux sécheresses pourraient passer de 9 milliards d’euros par an actuellement à 25 milliards d’euros à la fin du siècle si la planète se réchauffe de 1,5°C, à 31 milliards d’euros si elle se réchauffe de 2°C et à 45 milliards d’euros si elle se réchauffe de 3°C. L’AEE a rappelé que l’Union européenne s’est fixé comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

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