Comment l’Ukraine adapte ses tactiques face à l’invasion russe ?
L’Ukraine est engagée dans une guerre sans merci contre la Russie, qui a envahi son territoire en janvier 2023. Face à un adversaire plus puissant et plus agressif, l’armée ukrainienne a dû adapter ses tactiques pour résister et contre-attaquer. Voici un aperçu des stratégies employées par les forces ukrainiennes pour défendre leur pays.
La contre-offensive autour de Bakhmut
Bakhmut est une ville stratégique située dans l’est de l’Ukraine, près de la frontière avec la Russie. Elle a été le théâtre de combats acharnés depuis le début de l’invasion, et a subi de lourds bombardements de la part des forces russes. La ville est en grande partie sous le contrôle des Russes, qui y ont déployé des mercenaires du groupe Wagner, une milice privée liée au Kremlin.
Voici une vidéo parlant de la situation dans le pays :
L’Ukraine a lancé une contre-offensive le 4 juin 2023 pour reprendre le contrôle des hauteurs dominantes autour de la ville, et ainsi empêcher les mouvements et les renforts des troupes russes. Selon la vice-ministre de la Défense ukrainienne, Hanna Maliar, les forces ukrainiennes ont réussi à encercler les Russes dans Bakhmut, et à les maintenir sous le feu de leur artillerie. L’objectif est de faire payer un prix élevé à l’ennemi, et de le forcer à se retirer ou à se rendre.
Les attaques éclair dans le Donbass
Le Donbass est une région située dans le sud-est de l’Ukraine, qui abrite une importante minorité russophone. C’est là que la guerre a commencé en 2014, lorsque des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou ont pris les armes contre le gouvernement ukrainien. Depuis lors, la région est divisée entre les zones contrôlées par les rebelles et celles sous l’autorité de Kyiv.
L’Ukraine a profité de la contre-offensive pour reprendre du terrain dans le Donbass, notamment dans les régions de Donetsk et de Zaporizhzhia. Les forces ukrainiennes ont utilisé des tactiques de guérilla, consistant à harceler les positions russes avec des raids rapides et imprévisibles, puis à se replier avant que l’ennemi ne riposte. Ces attaques éclair visent à désorganiser et à démoraliser les troupes russes, tout en infligeant des pertes matérielles et humaines.
La fortification des grandes villes
L’Ukraine sait qu’elle ne peut pas rivaliser avec la puissance de feu de la Russie, qui dispose d’un arsenal plus moderne et plus diversifié. La Russie a notamment utilisé des missiles de croisière, des drones et des roquettes pour frapper les infrastructures civiles et militaires ukrainiennes. Kyiv, la capitale ukrainienne, a été la cible privilégiée de ces attaques, qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi la population.
L’Ukraine a donc décidé de renforcer la défense de ses grandes villes, en construisant des barricades, des tranchées et des abris souterrains. Elle a également déployé sa défense aérienne, composée notamment de missiles sol-air et de chasseurs. L’Ukraine a réussi à abattre plusieurs drones iraniens utilisés par la Russie au-dessus de Kyiv. L’Ukraine espère ainsi dissuader la Russie d’une invasion terrestre, ou du moins retarder son avancée.
Le soutien des alliés occidentaux
L’Ukraine ne peut pas compter uniquement sur ses propres forces pour faire face à la Russie. Elle a besoin du soutien politique, économique et militaire de ses alliés occidentaux, notamment les États-Unis et l’OTAN. Ces derniers ont condamné l’agression russe, et ont imposé des sanctions sévères contre Moscou. Ils ont également fourni à l’Ukraine des armes, des munitions, du matériel et des conseillers militaires.
Les États-Unis ont notamment livré à l’Ukraine des bombes à sous-munitions, qui sont capables de couvrir une large zone avec des explosifs. Ces armes sont controversées, car elles peuvent causer des dommages collatéraux et laisser des restes non explosés qui menacent les civils. L’OTAN a également organisé un sommet en Lituanie, où elle a réaffirmé son soutien à l’Ukraine, et sa volonté de défendre ses membres en cas d’attaque russe.