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Les Russes de Kirkenes craignent une fermeture totale de la frontière avec la Norvège en pleine crise ukrainienne

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Fermeture de la frontière de la Norvège

Source : Unsplash

La ville de Kirkenes, située à l’extrême nord de la Norvège, a toujours entretenu des relations étroites avec son voisin russe. Mais depuis le début de la crise ukrainienne, l’atmosphère s’est tendue et les habitants redoutent une rupture des échanges commerciaux et humains.

Une ville tournée vers la Russie

Kirkenes est une ville portuaire de 3 500 habitants, qui partage 196 kilomètres de frontière avec la Russie. Depuis des décennies, elle bénéficie de la coopération entre les deux pays sur des domaines comme la pêche, le tourisme ou les transports. Les panneaux sont écrits en norvégien et en russe, et de nombreux habitants parlent les deux langues. Chaque année, des milliers de Russes viennent faire leurs courses à Kirkenes, profitant du niveau de vie plus élevé en Norvège. La ville accueille aussi le festival Barents Spektakel, qui célèbre la culture et l’art des pays du nord.

Voici une vidéo relatant la fermeture de la frontière finlandaise :

Une menace sur les liens économiques et culturels

Mais depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en 2014, la situation s’est dégradée. La Norvège, membre de l’OTAN et alliée de l’Occident, a suivi les sanctions européennes contre Moscou, ce qui a affecté les échanges commerciaux. Les chantiers navals de Kirkenes, qui réalisaient 70 % de leur activité grâce aux commandes russes, ont vu leur chiffre d’affaires s’effondrer. Le projet de route maritime en mer de Barents, qui devait relier l’Europe à l’Asie en passant par l’Arctique, a été mis en suspens. Le tourisme a aussi souffert de la baisse du pouvoir d’achat des Russes et des restrictions sanitaires liées à la pandémie.

Avec la montée des tensions autour de l’Ukraine, les habitants de Kirkenes craignent une fermeture totale de la frontière avec la Russie, qui serait un coup dur pour leur économie et leur identité. Certains se souviennent encore de la guerre froide, quand la frontière était surveillée par des soldats armés et des barbelés. D’autres espèrent que le dialogue et la coopération entre les deux pays vont reprendre, malgré les différends politiques.

Un symbole de paix et d’amitié

Kirkenes est aussi un symbole de paix et d’amitié entre la Norvège et la Russie. La ville a été libérée par l’Armée rouge en 1944, après avoir subi plus de 300 bombardements allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Depuis lors, les habitants rendent hommage aux soldats soviétiques tombés pour leur libération, en déposant des fleurs sur leur monument. En 2010, les deux pays ont signé un accord historique sur le partage de leur frontière maritime en mer de Barents, mettant fin à un litige vieux de 40 ans. En 2015, ils ont célébré le 70e anniversaire de la fin de la guerre par une parade militaire conjointe.

Kirkenes est donc une ville qui vit au rythme des relations entre la Norvège et la Russie, entre conflit et coopération. Elle témoigne des liens historiques, économiques et culturels qui unissent les deux pays, mais aussi des défis qu’ils doivent relever face à un contexte géopolitique incertain.

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